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La droite occitane secouée par l’Affaire Fillon

Depuis hier, les défections se multiplient dans le camp Fillon. En Occitanie, le malaise est également palpable … Et si on faisait le point ? Qui pense quoi ?

Les conséquences liées à la journée complètement folle d’hier sont nombreuses en Occitanie. Les fissures sont désormais prégnantes à droite. La classe politique se fracture. Le sénateur LR, souvent provocateur, de l’Hérault, Jean-Pierre Grand, a déjà tourné la page Fillon, et propose non pas un plan B mais un plan J comme Alain Juppé. Sur Twitter il s’avance même techniquement : « Il y aura sûrement 500 signatures de maires pour Juppé au Conseil constitutionnel. » L’adjointe non encartée de Jean-Luc Moudenc à Toulouse, Marion Lalane de Laubadère, a métaphoré sa pensée sur son compte Facebook via une citation de Victor Hugo : « Il y a des gens qui respectent les règles de l’honneur comme on observe les étoiles, de très loin. » Une manière habile de clamer « Suivez mon regard ! » On a également ressenti une certaine frustration, une colère, à la lecture de la réaction de la conseillère municipale LR de Pibrac (31) Anne Borriello : « Je suis en colère contre tous ces hommes et femmes politiques, qui ont contribué à ce désastre par leur passivité, quand ce n’est pas par leur complicité, passant leur temps à se couvrir les uns les autres sous prétexte qu’ils appartiennent au même parti…et maintenant ils quittent le navire ! Je suis en colère, mais je refuse d’être prise en otage entre la gauche et l’extrême droite. » Brigitte Barèges, maire de Montauban (82), a elle annoncé qu’elle ne soutenait plus la campagne de François Fillon. Au centre, et du côté de Philippe Folliot (député UDI du Tarn, président de l’Alliance Centriste) en particulier, le doute n’est absolument plus camouflé :  « Ce probable fait judiciaire change profondément la donne et si notre mouvement a été loyal jusqu’alors, la question du maintien de notre soutien à sa candidature mérite d’être posée pour des raisons autant d’ordre moral que politique. En conséquence, je demande aux fédérations de l’Alliance centriste de se réunir d’ici la fin de la semaine pour débattre du soutien à François Fillon ou à un autre candidat. » En décodé les centristes s’interrogent désormais à ciel ouvert : Fillon, Juppé ou … Macron ? Certains, ont même déjà fait leur choix. En effet, on peut noter que dans la première liste des parrainages transmis par le Conseil Constitutionnel, Jean-Pierre Bastiani, maire d’Auterive (31), a apporté le sien à Emmanuel Macron.

Il y a ceux qui tiennent bon

Aujourd’hui la réalité est que beaucoup d’élus de droite ne communiquent pas, se cachent … On peut le comprendre tant les enjeux sont importants. On oublie d’ailleurs trop souvent que la Présidentielle n’est pas une fin en soi. L’échéance législative qui aura lieu un mois après sera toute aussi capitale. Comment gouverner sans réelle majorité parlementaire ? Malgré donc ce contexte que l’on peut qualifier d’explosif certains n’hésitent pas à prendre la défense du candidat Fillon.

 

On ne peut pas partir dans les aventures Macron et Le Pen (C.Rivenq)

 

Ainsi Serban Iclanzan, conseiller départemental LR de la Haute-Garonne, écrit sans langue de bois en pointant du doigt Emmanuel Macron :  « Je soutiendrai F. Fillon jusqu’au bout de cette élection. C’est clair et c’est dit (…) Enfin, je constate le principal danger pour la France qui est celui du candidat mondain, peu profond et versatile qu’est E. Macron. Je comprends les turpitudes des candidats de gauche ou de droite, mais je suis toujours inquiet de voir des gens que je considérais sérieux rejoindre ce chimère … » Son de cloche similaire du côté du gardois Christophe Rivenq, patron des élus régionaux de l’opposition : « On ne peut pas partir dans les aventures Macron et Le Pen, donc François Fillon me semble être celui qui est le mieux à même de redresser notre pays. » Quant à Christine Gennaro-Saint, secrétaire des Républicains 31, elle a décidé de remobiliser les troupes sur l’essentiel ; ne pas laisser les concurrents gagner la Présidentielle : « Nous, électeurs de la Droite et du Centre, on ne nous fera pas taire. Nous porterons nos valeurs à la victoire le 7 mai prochain (…) Je souhaite que rien ne nous détourne des vrais enjeux de la Présidentielle. Oui, rien ne doit nous détourner ni de nos valeurs, ni de nos objectifs. » Enfin, le maire LR d’Eauze (Gers) Michel Gabas ironise sur les suspicions naissances concernant l’emploi de l’épouse de Bruno Le Maire comme attachée parlementaire entre 2007 et 2013 : « L’arroseur arrosé …il va où maintenant chez Macron ? Et ses soutiens ? Ils renoncent aux investitures LR ? Tous ces gens là sont des opportunistes ; aucune conviction , aucun corpus politique. » Une chose est certaine, en Occitanie aussi la droite vit des heures sombres, et se déchire … Avec en ligne de mire beaucoup d’interrogations concernant les investitures pour les élections législatives qui avaient été négociées entre Les Républicains et l’UDI … Les cartes semblent rebattues. Le prologue d’un nouveau livre ?

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