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Je suis citoyen, prof, et je m’engage

J’ai 43 ans. Toulousain, je suis professeur d’éducation physique et sportive. Prof de « gym ». J’ai toujours été intéressé par la politique. Mais jusque là, c’était dans le journal et derrière ma télé que je l’abordais. Du moins je le croyais… parce qu’à la réflexion, la manière dont on s’engage dans son métier, dans son quotidien, est souvent un acte politique fort. Ma rencontre avec Robert Hue, ancien secrétaire national du Parti Communiste, et mes discussions avec plusieurs membres du Mouvement des Progressistes m’ont amené à m’interroger. Dans une société où les progrès scientifiques et technologiques remplissent notre quotidien, comment accepter tant de misère humaine, comment assister à la lente destruction de notre planète ? Le militantisme est parfois ingrat. Il arrive aussi à donner quelques satisfactions. Mais pour mieux comprendre pourquoi la gauche semble avoir perdu de vue son objectif fondamental de transformer la société, j’ai pensé qu’il fallait investir cette petite société hargneuse et clientéliste qu’est le monde politique. J’ai donc intégré la sphère locale, ses joyeusetés et ses coups bas. En septembre 2014, me voilà propulsé à la tête d’une liste citoyenne et progressiste aux élections sénatoriales en Haute-Garonne. Après tout, partir à la conquête d’un mandat électif est une manière de mettre ses idées à l’épreuve des faits. Objectif : jusqu’où un citoyen lambda peut-il parvenir dans ce genre de scrutin ? Je passe sur les difficultés diverses pour une petite équipe de non professionnels à parvenir jusqu’à l’étape ultime. Mais la démarche aura été riche d’enseignements : participer ne suffit pas. Les (hommes) politiques en place n’intègrent absolument pas ce qui pourrait faire la richesse du débat démocratique : évoluer ensemble. Je me souviens d’ « Occupy Wall Street » et des « Indignados » de la Puerta del Sol à Madrid. Sans traduction politique portée dans l’espace institutionnel, les révoltes ne mettent pas suffisamment en péril l’ordre établi. Face à l’incapacité du monde politique de répondre aux attentes des Françaises et des Français, il est devenu de plus en plus évident que notre mouvement devait présenter un candidat à l’élection présidentielle.

Une manière de mettre ses idées à l’épreuve des faits

Ce scrutin ne correspond pas à l’idée que je me fais de la politique : son résultat aboutit à concentrer beaucoup trop de pouvoir et de décisions dans les mains d’un seul homme. Pour autant, nous avons décidé que ce serait dans le jeu institutionnel que nous porterions notre action. Plusieurs débats collectifs m’ont aidé à imaginer comment prendre à rebours cette drôle d’élection : transformer en aventure collective cette épreuve du culte de l’individu. Aujourd’hui, je ne me sens pas plus légitime qu’un autre pour devenir Président de la République. Mais je ne me sens pas moins légitime : je suis citoyen. De mes expériences sportives, éducatives et associatives, j’ai acquis la conviction que c’est collectivement, librement et de manière engagée que nous pouvons faire face au changement. À la fin des années 80, l’américain Richard Stallman, programmeur informatique, a initié le mouvement du logiciel libre : tout utilisateur peut utiliser, copier, distribuer, modifier et améliorer un logiciel libre. En démocratie, un citoyen devrait pouvoir accéder à un logiciel libre politique. Avec le progrès social et écologique pour matrice. Son logiciel est évolutif. Il est à la disposition de qui ne supporte plus de voir la condition humaine s’appauvrir, là où elle devrait s’enrichir du progrès. Sa vocation est aussi de renouveler ce cœur de la démocratie. En vue des législatives de 2017, le « Tour des Progressistes » proposera une démarche concrète, participative et régénératrice dans toutes les régions. Des auditions de volontaires seront organisées. Chacune, chacun, pourra y participer sur la base de sa motivation et de la sincérité de son engagement. À la clef : des candidatures citoyennes portées jusqu’à l’Assemblée Nationale par le Mouvement des Progressistes. Aussi intelligents et bardés de convictions soient-ils, les politiciens professionnels, barons locaux et nationaux, sont prisonniers d’un système. Ils ne laisseront leur place qu’obligés par notre détermination citoyenne. Si ma candidature a un sens, c’est dans la démonstration que la politique est l’affaire de tous, et que seule sa réappropriation par le plus grand nombre permettra de construire un meilleur quotidien pour tous.

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